Ce 25 janvier 2018, Christian Boucq, conseiller communal ECOLO-GROEN a déposé une motion sur la privatisation de la banque Belfius qui a été adoptée par le conseil communal.

En voici un résumé, l’ensemble du texte est disponible ici.

En 2011, l’État belge achetait la composante belge du groupe Dexia pour 4 milliards d’euros. Quelques mois plus tard, la banque changeait de nom et devenait Belfius. Aujourd’hui encore, Belfius dédie un tiers de son portefeuille de crédits (qui s’élève à environ 90 milliards d’euros) au secteur public et social, principalement des communes. Le sort de la banque Belfius est donc d’une grande importance pour les villes et communes.

Dès son entrée en fonction, le ministre des Finances Johan Van Overtveld a fait part de sa volonté de privatiser Belfius. Quelques années plus tard, en juillet 2017, le gouvernement a pris, sans aucun débat public préalable, la décision de privatiser Belfius.

La motion suivante est une initiative de la plateforme « Belfius est à nous », soutenue par plus de 30 organisations, ONG et syndicats. Cette dernière a été créée pour impulser un débat public sur l’avenir de Belfius, organiser la contestation contre la privatisation de la banque et démontrer l’intérêt d’une banque publique pour la population de Belgique.

Quelques arguments

– Belfius a rapporté 215 millions d’euros de dividendes à l’État belge en 2016, et que le gouvernement prévoit une recette de 309 millions de dividendes déjà inscrits dans le budget de l’État pour 2017, et que cette situation n’a pas empêché la perte, de 2012 à 2016, de 670 emplois et une baisse salariale de 5%;

– le secteur bancaire belge est dominé par des banques étrangères qui déplacent les dividendes générés par les activités belges vers les maisons mères au lieu de les réinvestir dans l’économie locale et d’œuvrer à la préservation de l’emploi (voir BNP Paribas et ING, notamment) ;

– Belfius est une des quatre banques les plus importantes en Belgique, et actuellement la seule banque publique ; beaucoup de pays voisins ont un secteur bancaire public fort sans que cela ne pose question (notamment : l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse),

– en cas de privatisation, les autorités perdraient le contrôle d’un partenaire financier unique sur le plan du financement des investissements publics ;

– Belfius est la plus importante pourvoyeuse de crédit au secteur public en Belgique, et se décrit elle-même comme le bancassureur disposant du meilleur ancrage local ;

– la décision du gouvernement de procéder à une privatisation partielle de Belfius a été prise sans débat public sur le rôle et le futur de la banque ;

– avec un portefeuille de crédits de plus de 90 milliards, Belfius a le potentiel pour être un acteur de premier plan dans le financement de projets utiles à la population : énergies renouvelables, écoles, hôpitaux, soutien à l’économie locale, etc. ;

– une privatisation mettrait en péril ce potentiel ;

Le Conseil Communal demande au gouvernement fédéral de :

– Revenir sur sa décision de privatisation partielle de Belfius, et de maintenir Belfius dans le domaine public.

– Organiser un débat public sur le mandat de Belfius en tant que banque publique, et sur la gestion de celle-ci. Avec une participation des employés, des clients et des élus locaux dans sa gestion, Belfius pourrait fournir de meilleurs services financiers aux communes. Elle devrait notamment leur prêter à un taux d’intérêt moins élevé que celui d’une banque privé.